Une fillette albinos de six ans a été tuée d'une balle dans la tête avant d'être décapitée, mutilée des bras et des jambes par des trafiquants présumés d'organes humains, a-t-on appris de source proche de la famille de la victime à Ruyigi, une province de l'est du Burundi où a eu lieu le drame dans la nuit de dimanche à lundi.
Une récente enquête du Parlement burundais révèle que certains membres et organes des albinos sont écoulés sur le marché sous-régional de la sorcellerie, comme en Tanzanie voisine, moyennant d'importantes sommes d'argent.
Des pêcheurs et orpailleurs superstitieux de la sous-région seraient particulièrement en cause dans ce commerce illicite d'organes humains dont ils extrairaient des gris-gris qu'ils croient "porteurs de chance" dans leurs activités respectives, selon la même enquête.
Dans de nombreux pays africains, il existe, aujourd'hui encore, une forme d'apartheid à rebours dont sont victimes les albinos : "ces noirs à la peau blanche". Un véritable effort de sensibilisation s'impose car les véritables racines de cet apartheid sont profondément ancrées dans les mentalités : les albinos n'appartiendraient pas au monde des vivants mais à celui des esprits.
Ainsi, depuis le début de l’année, au moins 28 personnes souffrant d’albinisme ont été tuées dans différents pays d’Afrique de l’Est selon l’Association tanzanienne des albinos et plusieurs O.N.G. présentes sur place.
Le cas de l’albinisme met singulièrement en lumière le sort cruel des patients atteints de maladies rares dans les pays les plus pauvres… notamment lorsque ces pathologies sont fortement stigmatisées.
"Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l'argent ne se mange pas." Prophétie d'un Amérindien Cree"